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Complainte sur la mort d'Henri III 1589 Pleurez, Pleurez, fidelles royalistees Et vous aussi que l'on dit Politiques Vous devez bien pleurer a ceste fois D'avoir perdu noble, Henri de Valois. Ce noble roy de France et de Pologne Qui vous aymoit autant que sa personne Il fut tué par un meschant mutin Jacques Clément qui estoit Jacopin. Jacques Clément si tu estois à naistre Las ! nous aurions nostre roy, nostre maistre Tu l'as occis avecques un couteau Tu as faict pis que fit oncques bourreau. Incontinent que tu reçus baptême Te fust venu quelque mort bien extresme L'on te tiendrait au rang des innocents Là où tu es le meschant des meschants. Ce fut en Aoust, en sortant de l'église Estant remply de toutes meschantises Comme celui qui n'a ne foy ne loy Tu t'en allas pour massacrer le roy. Quand de Sainct Pierre aux liens on faict feste Droict au faux bourg ce traistre se transfère Devant le roy se mettant a genoux Avant toujours son malheureux courroux. En lui disant : Bonjour mon roy et maistre Je suis icy vous portant une lettre Que vous transmet de Brienne le seigneur Qui prisonnier a besoin de faveur. Ils ont cogneu la faulte qu'ils ont faicte D'avoir voulu eslire un autre maistre, Et ce voudroient bien tous estre endormis Alors que vous sortistes de Paris. Le noble roy voulant lire la lettre Ne se doubtant pas de ce malheureux traistre De sa gran'manche en sortit un cousteau Qui lui perça le ventre et le boyau. Incontinent les archers de la garde Subitement à grands coups d'hallebarde Se sont jetés dessus le Jacopin Jusques à tant qu'ils en ont veu la fin Après cela que tous ces Seigneurs virent Que pensez vous les regrets qu'ils en firent ? Chacun croit que pour ce grand pesché Cet assasin en avoit bon marché. Quand le roy vit que la mort falloit prendre A Jésus Christ son âme il recommande En lui disant : Ayez de moy mercy Car je suis mort sans l'avoir déservi. Et vous aussi, noble roy de Navarre Soyez toujours suivi de bonne garde Ne vous fiez en ces traistres ligueux Car vous voyez le malheur qui vient d'eux. Si l'on a veu un grand malheur en France C’est aujourd'hui, hélas ! car il avance Le cours de vie du noble roy Henry Je prie Dieu qu'il lui doint Paradis. Mais, ce grand roy de Navarre et de France Nous ostera trestous hors de souffrance ; Ainsi il est à toutes vertus né Et pour nostre heur du haut ciel destiné. | ||||||||||||
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