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Chanson contre la Ligue 1594 Dedans Lyon y a certaines dames Qu'il semble veoir estre mauvais gens d'armes. Tant tristes sont de ce doux changement Et vous diriez que c'est bien à escient. Elles vous. font de leurs prophéteresses Vous jugeriez que ce n'est que sagesses A les ouyr de l'Estat discourir Et du danger que prévoyent venir. Non, non, mes Dames, ne soyez si sévères Envers celuy qui nous rendra tous frères Ne nous tenez pu pour des séditieux Mais pour le bien commun fort soucieux. Mais quant on leur parle de cette sorte Elles se fâchent et comme demi-mortes Dressent les yeux et jettent gros soupirs De ce qu'on a osté tous leurs désirs. On n'a rien faict, disent-elles, qui vaille Nous autres hommes ne sommes que canaillle, Hors de l’Eglise, pour avoir ceste fois A bon escient crié : Vive le Roy ! J'aymerois mieulx, dit dame Perroquette. Mourir cent fois et perdre ma jaquette Que d'obéir à ce roy Navarrois Et l'appeler prince roy des François. Y en a d'autres a qui l'on a faict croire Pour mieux de lu obscurcir la mémoire Qu'il ne croit pas au Sauveur Jésus Christ Et par ce n'est conduict du Sainct Esprit. Vous en orrez d'autres tant opiniastres Vieilles resveuses et mauvaises et marastres Qui barricadent comme les vieux mullets. Et de despits mordent leurs bourrelets Nous sommes tous qui croiront à leurs dires Bannis de Dieu et qu'il nous faut maudire. Et qui pis est nous sommes devenus Tous huguenots, bref sommes mal venus. Tel est le chant de ces dames Collettes Et encor' mieux, dessoubs leurs aureillettes Ont imprimé qu'on leur a faict grand tort D'avoir admis celuy qu'on voudroit mort. Si se faut-il, bonnes dames, résoudre, Et de patience encore un point coudre Patience faict faire digestion A des soupirs et dueils un million. | ||||||||||||
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