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L'entrée du Roy Louis XIII au retour de son sacre 1610
Mon Dieu, la belle entrée
Du grand roy des François !
La rue estoit bordée
De cent mille bourgeois;
Le prévost de la ville,
Les eschevins aussi
En cette belle entrée
N’ont-ils pas réussi ?
Au faubourg Saint Antoine
Estoit un fort beau dais
Tout ouvert de bergame
Pour en cacher les ais.
La frange estoit si belle
Qu'elle paraissoit fin or
Le siège estoit de même
Qui reluisoit très fort.
La porte Saint Antoine
Ils ont fait regratter
Les arm's d'Henry troisième
Ils en ont fait caler
C'estoit pour y r'bouter
Les ceux de nostre roy
Peints sur fer, cuivre ou bronze
Ou autre fin aloy.
O chose incomparable
Qu'on ne verra jamais
Les neuf Muses agréables
A la porte Baudais
Juchées sur le Parnasse
Avecque leur Apollon
Qui de fort bonne grâce
Jouoit du viollon
Au bout d'un grand'bande
Un miracle nouveau
A une grosse corde
Pendoit un grand tableau
Où estoit l'effigie
Du prévost des marchands,
Des échevins de ville
Et de bien d'autres gens.
Sur 1e pont Nostre Dame
En magnifique arot
En de petites escuelles
Ils ont placé nostre roy
Au milieu des grands hommes
Tous les bras estendus
Qui portoient sur leurs testes
Des paniers de fruits crûs
A la place Dauphine
Un miracle c'estoit :
Des peintures très fines
Une grande chose y avoit
Baty en piramide
Bien peinté d'un costé
On aurait (bien) peint l'autre
Mais ça eût trop cousté !
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1610