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Chanson d'un grenadier 1744 En faisant fricasse Nous disions : Morbleu, Bientôt dans l'Alsace Nous verrons beau jeu. Vient un camarade Qui me dit : Sans Peur. Louis est malade ; Jarni ! Quel malheur ! A cette nouvelle Sans-Chagrin gémit ; Bras-de-Fer chancelle ; Sans-Quartier frémit. Mon esprit se brouille. Mon sang s'est glacé. Vin, fromage, andouille. J'ai là tout laissé. Ce serait dommage Ai-dit cent fois, De perdre à son âge Un aussi grand Roi Il vole à la gloire Nargue les hasards, Partout la victoire Suit ses étandarts. Comme cent tempêtes Un jour, ventrebleu, Grondait sur nos têtes Une bombe en feu ; Il voit le tonnerre. Il Crie aux soldats ; Amis, ventre à terre, Lui seul ne craint pas. Il vient dans la Flandre : Menin à genoux Dit qu'il veut se rendre ; Ypres est à nous ; Courtray la Bicoque Se voit rançonner. Pour Louis La Knoque N'est qu'un déjeuner. Ah ! ventres de bierre, Enfin nous voila : Vous vouliez la guerre, Il vous en cuira. Je veux qu'on me gruge Comme un cervelas S'il reste dans Bruge Un seul chapon gras. Mais que vois-je ? Ô rage ! Déjà l'ennemi Sur l'autre rivage ! Où donc est Louis ? Par mon brûle-gueule Et mon havresac Sa présence seule Nous vaut du Cognac. Comme un Henri Quatre Nous l'aurions tous vu Avec nous combattre S'il étoit vertu : Pandoures, Talpaches Ce fer eût déjà Coupé cent moustaches, Avallé cent bras. Mon Prince en rappelle. Le Ciel nous le rend : Qu'il tonne et qu'il grêle Mon coeur est content Dans notre cantine Je dirai ma foi Ma chère chopine, Vive notre Roi ! | ||||||||||||
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1744